Ce n’est pas d’aujourd’hui que l’humain cherche à catégoriser. De ce fait, nous vivons dans un monde binaire : noir/blanc; homme/femme; hétérosexuel/homosexuel; grand/petit; gros/maigre; putain/vierge, fort/faible; etc.
L’humain, pour mieux comprendre et aborder le monde qui l’entoure, a besoin de se créer des repères, de classifier. Dès les premiers instants de vie, le nouveau-né sera placé dans des classes, dont celle du sexe. L’une des premières questions que l’on pose à une femme enceinte n’est-elle pas « Est-ce une fille ou un garçon » ? Ainsi, naturellement, l’être humain catégorise et tolère très peu les zones grises. Mais il est possible de changer cela!
Nous vous invitons donc à contribuer à valoriser ce qui est différent, les zones de gris, l’ambiguïté, la diversité.Pour atteindre l’égalité entre les sexes, la lutte aux stéréotypes sexuels, aux clichés et aux préjugés est essentielle. Mais ce n’est pas simple!
Tout d’abord, regardons ensemble la différence entre le sexe et le genre. Il est important d’expliquer cela puisque la distinction entre les deux n’est pas toujours facile à comprendre. Ainsi, si vous saisissez mieux la logique des stéréotypes sexuels et sexistes, vous serez davantage en mesure d’intervenir.
Voyons maintenant de façon claire et concise ce qu’est le genre, concept qui peut être un peu plus complexe à définir.
C’est en fonction du genre que sont définis les rôles attribués aux femmes et aux hommes dans la société. Il est ici question de rôles de genre. Ceux-ci varient d’un pays à l’autre et d’une époque à l’autre. On peut alors parler du sexe social, car il est influencé par l’environnement, soit par la famille, la culture, etc. De plus, contrairement au sexe, le genre renvoie aux caractéristiques non anatomiques comme la psychologie de l’individu, le volet économique, politique et social.
Il importe pour les féministes de différencier le sexe du genre afin de remettre en cause certaines contraintes qui sont imposées selon qu’on soit femme ou homme.
Nous pouvons aussi parler d’identité de genre (ou identité sexuelle), qui est la façon de se sentir, d’appartenir à un genre ou à l’autre. Certaines personnes sont nées avec un sexe, mais se reconnaissent de l’autre. L’identité de genre, comme l’orientation sexuelle, n’est pas nécessairement statique au cours d’une vie.
Le genre (féminin ou masculin) n’est pas fixe : il se situe sur un continuum, et il ne doit pas être dicté par notre sexe, c’est-à-dire par nos caractéristiques biologiques mâles et femelles. Vive la diversité!
Afin d’aider les jeunes à comprendre le genre, vous pouvez leur présenter cet exemple. Il y a quelques années au Québec, la majorité des femmes restaient au foyer pour s’occuper des enfants, tandis que les hommes travaillaient à l’extérieur de la maison. Les femmes avaient d’emblée le rôle de mère au foyer; les hommes celui de pourvoyeur. Cela était considéré comme la norme, et peu de gens, à cette époque, remettaient ces rôles en question. Aujourd’hui, en théorie, les femmes et les hommes ont davantage de liberté de choix quant à leurs occupations. Un autre exemple provient du monde du sport. Lors des premiers Jeux olympiques modernes, en 1896, aucune femme ne pouvait participer aux compétitions. C’est en 1900 qu’elles ont commencé à y prendre part, mais seulement en golf et en tennis. Pourrait-on s’imaginer aujourd’hui des Jeux olympiques uniquement masculins?
De nombreux exemples existent concernant les changements dans les mentalités et l’évolution du genre. À vous d’en trouver d’autres et d’amener les jeunes à le faire!
En résumé, le genre est une caractéristique qui n’est pas immuable, c’est-à-dire qu’il bouge, varie, évolue, et ce, indépendamment du sexe. Le genre a été construit par les êtres humains et a été transformé par ces derniers au fil des siècles.
Lorsqu’un garçon naît, aucune caractéristique biologique ne le prédispose particulièrement à aimer jouer au ballon. Et lorsqu’une fille naît, aucun déterminant physiologique ne l’incline à jouer à la poupée. Ce sont les adultes et les enfants qui les entourent qui leur apprendront quels comportements ils et elles doivent avoir et quels jeux ils et elles sont censés aimer.
Cela signifie donc que nous pouvons changer les mentalités, et encourager filles et garçons à s’approprier eux-mêmes les caractéristiques de genre qui leur correspondent.
Nous vous invitons donc à permettre aux jeunes de se former une identité propre, selon leurs couleurs si uniques. Cette identité peut certes différer des clichés « rose pour les filles, bleu pour les garçons » et elle peut déstabiliser les stéréotypes. C’est tant mieux!
Cela n’est toutefois pas si facile, comme vous pourrez le voir dans le paragraphe suivant, car la socialisation a une influence marquée sur la façon d’être une fille ou un garçon.
En effet, dès la naissance, l’environnement a un impact sur le nouveau-né, et les gens autour, par leur comportement, participent à cette socialisation, souvent sans en être conscients. Par exemple, prenons un nourrisson qui pleure (pas moyen de savoir s’il est une fille ou un garçon!). Si nous disons que le bébé est une fille, les gens risquent de trouver qu’elle a de la peine, qu’elle exprime une tristesse ou qu’elle a peur. Si nous posons qu’il est un garçon, l’entourage croira alors qu’il est fâché, qu’il exprime sa colère. De plus, la façon de tenir le bébé et de le stimuler est différente selon le sexe.
On projette sur les filles et les garçons des attentes spécifiques, lesquelles influencent leurs choix, leurs préférences, leurs attitudes et leurs comportements. Dans nos sociétés, le sexe est déterminant. Avant même la naissance d’un enfant, l’importance de connaître son sexe est marquante afin de guider les choix de couleurs pour la chambre, les jouets à acheter, etc.
Une fois l’enfant né, les gens ont de fortes chances d’être déstabilisés et sans repères s’ils ne savent pas le sexe de l’enfant devant eux. C’est comme si le sexe de l’enfant allait guider l’attitude qu’ils doivent adopter.
Avez-vous entendu parler de Pop en Suède ou de Storm en Ontario? Des parents ont décidé de ne pas révéler le sexe de leur enfant, qu’ils ont respectivement nommé Pop et Storm. Pourquoi?
Dans les deux cas, ils ont fait ce choix parce qu’ils voulaient que leur enfant soit libre de se définir avant tout en tant qu’individu. Ils étaient conscients de l’influence et des attentes qu’a la société envers les enfants selon qu’ils sont des garçons ou des filles, et voulaient éviter que les comportements de leur enfant soient dictés par cette pression sociale. Ils ont donc fait le choix d’élever leur enfant dans un environnement « genre neutre ».
En somme, ce sont ces idées préconçues, ces modèles (auxquels nous croyons devoir nous conformer) qui alimentent les stéréotypes sexuels et sexistes. La lutte aux stéréotypes commence donc très tôt!
- Les hommes ne pleurent pas
- Les filles sont fragiles
- Les hommes sont forts
- Les femmes aiment magasiner
- Les gars aiment le sport
- Les femmes aiment faire le ménage
- Les hommes sont bons en mathématiques
- Les femmes sont bonnes en français
Demandez aux jeunes d’en nommer d’autres, ils et elles en trouveront certainement!
Grâce à des informations pertinentes et à divers outils, nous souhaitons vous amener à prendre conscience de la présence et de la reproduction des stéréotypes sexuels et sexistes dans notre environnement quotidien. Vous jouez un rôle important dans cette aventure vers le « Zéro cliché »!
À l’intérieur des sections suivantes, vous trouverez une multitude de renseignements, d’analyses, de ressources et d’outils qui vous permettront de comprendre pourquoi les stéréotypes sexuels et sexistes nuisent au développement personnel et interrelationnel.
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