Les stéréotypes sexuels et sexistes influencent nos choix, et ce, dès notre plus jeune âge. Ces derniers ont un impact tant sur les jeux auxquels nous jouons durant l’enfance que sur le métier que nous choisissons d’exercer à l’âge adulte.
La socialisation par les jeux
En raison d’une socialisation différenciée, les petites filles et les petits garçons sont généralement amenés à jouer à des jeux différents : les premières jouent par exemple à la poupée, et les derniers au ballon.
Cette division des jeux induit des habiletés différenciées : les filles apprennent à câliner, à prendre soin ; les garçons apprennent à bouger et à se dépasser physiquement.
Ces habiletés mènent par la suite au développement d’intérêts spécifiques chez les filles et chez les garçons : les filles aiment se livrer à des activités plus paisibles (lecture, art, danse, etc.), tandis que les garçons préfèrent pratiquer des sports. Bien entendu, il y a des filles qui pratiquent des sports comme le hockey et des garçons qui aiment danser, mais par exemple on associe généralement la danse aux filles, et le hockey, aux garçons.
« Les filles sont moins douées pour les maths » Vraiment?
À l’école, les différences de compétences et d’intérêts des filles et des garçons pour certaines matières scolaires semblent aller de soi : les filles excellent en français tandis que les garçons excellent en mathématiques. Tout porte à croire que c’est naturel. Or, cette division s’explique plutôt par les attentes spécifiques nourries à l’égard des filles et des garçons : de manière générale, on s’attendra à ce qu’une fille soit meilleure qu’un garçon en français et qu’un garçon soit meilleur qu’une fille en mathématiques. Pourquoi? Parce que le stéréotype qui veut que les garçons soient supposément plus rationnels, cartésiens, donc meilleurs que les filles en maths et que celles-ci soient plus émotives, plus créatives et donc meilleures que les garçons en français est très persistant.

En vertu de cette croyance, les profs auront tendance à trouver plus « normal » qu’une fille ait des difficultés en mathématiques et l’inciteront éventuellement à se diriger vers une carrière non scientifique. C’est la même chose pour les garçons avec le français. Il ne faut toutefois pas négliger l’impact du manque de confiance en soi : le fait de penser que nous sommes « naturellement » moins aptes à faire quelque chose peut nous décourager à persévérer lorsque nous rencontrons des difficultés. Ainsi, dire que « les filles sont moins douées pour les maths » nuit au développement de leurs compétences et de leurs intérêts pour cette matière.
Au moment de faire un choix de métier ou de carrière, on observe une nette différence entre le cheminement des filles et celui des garçons. En effet, les filles s’orientent davantage vers des professions liées aux sciences humaines ou aux sciences de la santé, tandis que les garçons optent davantage pour des métiers techniques ou liés aux sciences pures.
Or, ces choix se trouvent davantage liés à la socialisation différenciée des filles et des garçons qu’à des intérêts dits « naturels ».
Voici quelques professions à prédominance féminine communément appelées «métiers traditionnellement féminins» : caissières, secrétaires, vendeuses, éducatrices à la petite enfance, enseignantes et infirmières.
Voici une émission sur les perspectives professionnelles des femmes produit par la
webtélé VRε

Tu as la bosse des sciences ou tu t'intéresses à des métiers non traditionnels? Voici un site qui pourrait t'intéresser!
Les scientifines est un organisme qui vise à développer l’intérêt des filles pour les sciences et les métiers non traditionnels. En plus, les scientifines offrent de l'aide aux devoirs et des activités sur les sciences et le journalisme !
Une dévalorisation des métiers traditionnellement féminins
Les métiers traditionnellement féminins sont plus faiblement rémunérés que ceux traditionnellement masculins. Voici quelques métiers traditionnellement masculins : conducteurs d’automobiles, mécaniciens, plombiers, charpentiers et informaticiens.
De plus, à travail équivalent, les femmes continuent de gagner moins que les hommes. Par exemple, une femme travaillant dans le domaine du secrétariat gagne un salaire annuel moyen de 31 288 $ alors qu’un homme gagne 47 992$.
Si un tel écart salarial subsiste, c’est en raison des stéréotypes sexuels et sexistes qui tendent à dévaloriser le travail des femmes par rapport à celui des hommes.
Si tu doutes de l’impact des stéréotypes sur l’écart salarial entre les travailleuses et les travailleurs, l’exercice suivant te permettra de réaliser à quel point les connotations liées à un métier donné sont différentes si celui-ci est exercé par une femme ou par un homme.
Penses-tu à la même chose si on te dit :
Une cuisinière ------ Un cuisinier
Une couturière ------ Un couturier
Une coiffeuse ------ Un coiffeur
Voilà pourquoi il faut en finir avec les clichés.
Le meilleur conseil que nous pouvons te donner en matière de choix de métier ou de carrière est
d’OSER.
Ne prête pas attention à ce que les autres disent.
Suis tes passions, tes rêves… et n’aie pas peur de briser les stéréotypes!!
Mini-témoignage d’Émilie Guérin, ingénieure à Chibougamau
Comment/quand est née l’idée d’exercer votre métier?
J’étais très bonne à l’école, mais je ne voulais pas être médecin (je n’avais pas envie de dire aux gens qu’ils allaient mourir). Comme j’étais bonne dans toutes les matières, j’ai cherché un métier qui me permettrait de faire de tout. L’ingénierie s’est imposée tout naturellement à la fin du cégep.
Quels défis particuliers avez-vous rencontrés (en exerçant un métier traditionnellement masculin)?
J’ai dû apprendre mon métier et, surtout, être très polyvalente car l’ingénieurE fait de tout. Mon plus grand défi fut d’apprendre suffisamment rapidement pour avoir de la crédibilité devant les clients.
Quelles qualités faut-il selon vous pour exercer votre métier?
Polyvalente, passionnée et, surtout, avoir un bon sens de l’humour pour rire des petits commentaires de la gente masculine.
Quels conseils donneriez-vous à une fille qui aimerait exercer votre métier?
Elle doit prendre son temps pour bien choisir son travail, car une fois les études terminées, il y a un autre apprentissage qui commence, soit celui d’exercer un métier et d’apprendre à travailler en équipe (c’est très différent de l’école, car tu ne peux pas décider de faire le travail seule ; il faut que tu t’impliques).
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